LUNDI, 29 FÉVRIER, TOLEDO

Aujourd'hui était notre première journée de visite formelle. Trois visites étaient prévues à l'horaire. Nous avions également la chance d'être accompagnés du professeur Wilson qui se spécialise dans la production avicole et porcine. Nous sommes donc allés visiter une ferme avicole de poule pondeuse, une ferme porcine d'engraissement et une entreprise de plantation de canne à sucre qui possède également une trentaine de vaches en lactation.


Tout d'abord, les propriétaires de l'entreprise familiale, Célio et Ivanir Gasparetto, qui nous ont accueillis possèdent 30 000 poules pondeuses et les tâches sont entièrement réalisées manuellement. Les œufs sont donc récoltés à la main chaque jour et l'alimentation est également distribuée manuellement. Les bâtiments de production sont ouverts, mais recouverts d'un toit et la ventilation y est naturelle. Les poules pondeuses sont logées en cage et les poulettes de remplacement sont libres dans les bâtiments qui leur sont propres. Nous retrouvons une densité de 5000 poulettes. En comparaison, le même espace au Québec contiendrait 4000 poulettes du même type. Ces dernières sont élevées à la ferme plutôt qu'achetée pour diminuer les coûts et échapper au stress important qui survient dans le transport. Leur litière est constituée de ripe et d'écaille de riz. La température est ajustée par chauffage sous 32 degrés Celsius. La ration alimentaire est réalisée à la ferme et est composée de maïs, de soya, de blé et de calcium. Un prémix est également acheté et ajouté à l'alimentation. Une aide technique est apportée au producteur par le fournisseur du prémix. Les Brésiliens préfèrent les œufs bruns, car tout comme nous, ils croient qu'ils sont gage de santé (même si nous savons tous qu'il n'y a aucune différence entre les bruns et les œufs blancs). Selon la période, certains lots de poules subiront la mue pour produire un deuxième cycle de ponte. Cela dépendra de la qualité de leurs performances lors du premier cycle, du prix des œufs à ce moment et du prix des animaux de remplacement. Le prix d'une douzaine d'œufs se détail environ 4,50 Réal (devise brésilienne) soit environ 1.60 $ canadien.

Pour notre deuxième visite, nous avons été reçus par messieurs Neudir et Ivacir Cérutti. Ils possèdent une des plus grosses entreprises porcines de la région. On compte cinq familles de 4 personnes qui vivent sur la ferme. Chaque membre de la famille doit travailler sur la ferme dès qu'ils en sont capables. L'entreprise cultive tous les aliments nécessaires à la ration de ses animaux, soit du maïs, du blé et du soya. Toutefois, il est plus avantageux pour eux de vendre le soya pour racheter du tourteau ou de la farine dépendamment de la disponibilité des aliments et du prix du marché. Le blé est produit pour faire de l'ensilage et est entreposé dans des silos-couloirs intérieurs pour éviter la moisissure. Ensuite, pour terminer l'alimentation de leurs animaux, ils achètent un prémix composé de minéraux et de vitamines. Le tout est mélangé dans un mélangeur à la ferme et distribué aux porcs avec un modèle de charriot à ensilage dont la ration est distribuée par le haut dans les mangeoires. Leur système de production est en bande aux semaines tandis que nous sommes aux trois semaines. Les porcs sont logés dans des parcs de ciments avec une partie lattée qui égale environ 50 % de la superficie.


Lors de notre dernière visite de la journée, nous avons eu la chance d'aller voir des plants de canne à sucre. Les producteurs qui nous ont accueillis nous ont préparé une démonstration de fabrication de certains produits de la canne que nous avons pu déguster. Ils nous ont fait goûter au cœur de la canne même. Ensuite, ils nous ont montré comment ils récoltent l'eau contenue dans la canne, soit en la passant dans un pressoir qui déchiquette le reste de la canne et en récupère les déchets pour en faire de la litière pour les vaches. Ensuite, nous avons goûté au jus de canne à sucre.Avant notre arrivée, les propriétaires ont généreusement fait bouillir de l'eau de canne pour que nous puissions voir la confection d'un produit que nous pouvions comparer à un beurre d'érable. Le temps d'ébullition est d'environ 4 heures. Puis, ils ont transféré le réduit dans un batteur électrique et ont brassé le tout durant environ une heure pour en produire un beurre dont le goût s'apparente à la tire Ste-Catherine. Durant la réalisation du beurre, nous sommes allés voir leurs vaches laitières et les plants de canne à sucre. Leurs vaches sont logées en stabulations libre à l'extérieur et sont rentrées dans une salle de traite double deux lors de celle-ci.